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La canneberge, un petit fruit d’ici à découvrir

Article paru dans l'édition du mois de septembre 2022 du magazine MAG2000.

Reportagemag2000_2022 [912 Ko]

Tout le monde croit connaître la canneberge, ce petit fruit rouge acidulé qu’on consomme frais, en jus, séché ou congelé. Mais le connaissez-vous vraiment? On vous annonce officiellement que la canneberge ne pousse pas dans l’eau! Il existe encore plusieurs mythes et préjugés à propos de cette culture qui fait la richesse de la région du Centre-du-Québec.

En effet, près de 85 % de la production québécoise de canneberge est faite ici, au Centre-du-Québec. Et tous les fruits récoltés au Québec représentent près de 30 % de la production mondiale. C’est aussi au Québec que plus du tiers de la superficie de production est sous régie biologique, classant ainsi la province au 1er rang mondial pour sa production de canneberges biologiques.

Sur le territoire du Centre-du-Québec, on retrouve quatre usines de transformation, des unités de congélation et de conditionnement de la canneberge, en plus d’une centaine d’entreprises fournissant des services à la filière canneberge, bref, l’industrie représente un moteur économique majeur pour la région.

C’est bien beau tout ça, mais encore faut-il que la canneberge puisse être profitable à notre territoire en matière de bienfaits environnementaux. « L’Association des producteurs de canneberges (APCQ), en collaboration avec les producteurs et de nombreux partenaires et universités travaille d’arrache-pied pour réduire l’impact environnemental de la canneberge et augmenter ses bienfaits sur l’environnement », explique la directrice générale de l’association, Mme Monique Thomas.

La recherche, pierre angulaire de la croissance de la culture de canneberges

Plusieurs projets de recherche d’envergure, notamment en matière de phytoprotection, de biodiversité et de lutte biologique contre les ravageurs sont menés dans les champs et au laboratoire de l’APCQ, sous la direction de Didier Labarre, directeur de la recherche. Les producteurs y investissent et s’y investissent beaucoup. Ils offrent aux chercheurs de l’APCQ et de différentes universités des parcelles de champs pour y effectuer des études visant à augmenter les connaissances scientifiques qui sont partagées régulièrement auprès de l’ensemble des producteurs.

« Un de nos projets est de quantifier les services écologiques et hydrologiques des fermes de canneberges. Sur 5 ans, en collaboration avec l’Université Laval, nous arriverons à véritablement mesurer l’impact des fermes de canneberges sur l’environnement », explique le président de l’APCQ, Vincent Godin. L’objectif de cette démarche est à la fois de limiter les impacts négatifs et de maximiser les impacts positifs. « La canneberge est la toute première culture à s’engager dans une telle démarche », ajoute-t-il. Un autre projet d’envergure est aussi présentement sur la table afin de développer des méthodes efficaces et moins coûteuses pour aménager ou restaurer des milieux humides sur les fermes.

L’environnement au cœur de nos préoccupations

De plus en plus de producteurs comprennent l’importance de favoriser la biodiversité sur leurs fermes. Sur plusieurs d’entre elles, on remarque une faune incroyable dont des tortues des bois, des chauves-souris et des hirondelles de rivage, toutes des espèces en voie de disparition. C’est sans oublier les grues du Canada. Les producteurs sont de plus en plus sensibilisés à leur présence et créent des habitats favorables à leur épanouissement.

Quant à la gestion de l’eau, ce que les gens ne savent souvent pas, c’est que l’eau utilisée pour inonder les champs lors de la récolte n’est pas puisée dans les rivières. Toutes les fermes sont pourvues d’ingénieux systèmes qui captent les eaux de pluies et de la fonte des neiges pour la conserver dans des réserves appelés lacs. Ces derniers, d’une superficie de 5 hectares, permettent la réutilisation de l’eau d’année en année pour les besoins de la ferme.

On remarque aussi des amas de sable dans les cannebergières qui sont créés lors de l’implantation des champs. En hiver, les producteurs déversent quelques centimètres de ce sable sur les champs ce qui permet de garder les plants en santé et productifs en stimulant la croissance racinaire. Ce sont dans ces mêmes amoncellements de sable où nichent les hirondelles de rivage au printemps.

Vous aimeriez visiter une cannebergière pour en apprendre davantage sur cette culture fascinante? L’APCQ collabore à l’événement Canneberge en fête, du Centre d’interprétation de la canneberge qui offre des visites guidées sur les fermes du 29 septembre au 16 octobre 2022.


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